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Sècheresse : comment le Domaine Cazes s’adapte grâce à la viticulture de précision

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Avec l’accélération du changement climatique et des restrictions d’eau de plus en plus stricte, l’irrigation devient un enjeu stratégique pour la viticulture. Le Roussillon en est une illustration frappante : entre 2022 et 2024, la région a traversé trois années de sécheresse marquée, qui ont mis les vignes à rude épreuve.

En 2022 et 2023, la plaine roussillonnaise a enregistré des précipitations historiquement basses, avec moins de 250 mm annuels, un climat qui rapproche désormais Perpignan de Tunis plus que du sud de la France. Et même si 2024 a connu un léger répit avec environ 400 mm de pluie, l’année reste en dessous des normales, la moyenne régionale oscillant entre 500 et 650 mm. Le déficit cumulé sur trois ans est sans précédent.

Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), malgré une amélioration progressive observée fin 2024, les nappes phréatiques demeurent à un niveau critique en mars 2025.

Pour les viticulteurs, ces années sèches ont eu de lourdes conséquences : des baisses de rendement allant de 30 à 50 % dans certains secteurs. Toute la filière est fragilisée.

Face à ces défis, une simple reconduction des pratiques passées ne suffit plus. Il est désormais essentiel d’évaluer avec attention chaque variable de l’équation du succès viticole, et d’adapter le stratégies de conduite pour prendre en compte la nouvelle réalité climatique.

Aurélie Mercier, directrice technique au Domaine Cazes (groupe Advini) nous partage son expérience.

L’importance cruciale du premier apport en eau

Au Domaine Cazes (groupe Advini), Aurélie Mercier, directrice technique, insiste sur la nécessité de croiser plusieurs indicateurs pour prendre les bonnes décisions d’irrigation. « Avec des restrictions d’eau et une sécheresse persistante, chaque goutte compte. Nous devons optimiser nos apports en intégrant divers outils : l’OAD (Outil d’Aide à la Décision) Vintel®, la chambre à pression, les tensiomètres et des observations visuelles telles que la longueur des rameaux et l’état des apex. C’est en combinant ces sources d’information que nous pouvons affiner notre stratégie. »

Sur les 300 hectares du domaine, 100 sont irrigués. Le déclenchement du premier apport d’eau y est déterminant. « En 2024, pour la première fois, nous avons dû irriguer avant le débourrement, car la réserve utile en eau dans le sol était vide. L’absence totale d’humidité empêchait les vignes d’entrer en pleurs, signe alarmant d’un blocage de la reprise végétative. »

« En 2024, pour la première fois, nous avons dû irriguer avant le débourrement, car la réserve utile en eau dans le sol était vide. L’absence totale d’humidité empêchait les vignes d’entrer en pleurs. »

Une sécheresse excessive en fin d’hiver peut en effet provoquer le problème connu dans les pays anglosaxons sous le nom de « delayed spring growth», où les bourgeons déshydratés peinent à se reconnecter au système vasculaire de la vigne. Sans flux de sève suffisant pour réparer les embolies hivernales et réhydrater les bourgeons, les pousses risquent de rester atrophiées, voire de se dessécher, compromettant la future récolte. En anticipant l’irrigation, le Domaine Cazes a permis un réveil homogène du vignoble et évité ces dérèglements physiologiques.

Avec des restrictions d’usage d’eau de plus en plus contraignantes, la précision devient donc essentielle. « Nous ne pouvons irriguer que cinq hectares par jour, ce qui signifie qu’une même parcelle ne peut être irriguée que toutes les deux à trois semaines au maximum. Il faut donc ajuster à la fois la fréquence et le volume en fonction des contraintes opérationnelles pour optimiser nos choix », explique Aurélie Mercier.

 « Nous ne pouvons irriguer que cinq hectares par jour, ce qui signifie qu’une même parcelle ne peut être irriguée que toutes les deux à trois semaines au maximum. Il faut donc ajuster à la fois la fréquence et le volume en fonction des contraintes opérationnelles. »

Un vignoble en situation de sécheresse.

L’apport des outils d’aide à la décision

Dans ce contexte, les outils comme Vintel® offrent un atout précieux en modélisant la disponibilité en eau du sol, le stress hydrique de la vigne et l’évolution de la réserve utile. « L’un des avantages de Vintel® est sa capacité à suivre la vitesse de diminution de la Réserve Utile du sol (RU). Cela nous permet d’anticiper les baisses critiques et d’adapter nos stratégies en conséquence », précise la directrice technique.

Équilibre hydrique et qualité des vins

En confrontant les données de Vintel® avec des mesures de terrain en temps réel, le Domaine Cazes a affiné son pilotage de l’irrigation pour préserver à la fois les rendements et la qualité des raisins, même dans des millésimes difficiles. Qu’il s’agisse de rouges structurés ou de blancs frais, un ajustement précis de l’apport en eau garantit une maturation optimale, assurant ainsi des vins de qualité tout en maintenant une production régulière.

Pour les viticulteurs souhaitant s’initier aux Outils d’Aide à la Décision (OAD), Aurélie Mercier recommande d’intégrer plusieurs sources d’informations dès le départ et d’utiliser la chambre à pression pour caler les modèles en fonction des parcelles de référence, afin d’affiner la précision des prévisions.

« Vintel® permet de suivre en temps réel les variations de la réserve utile, ce qui aide à anticiper les besoins et à planifier les interventions. »

Face aux aléas climatiques de plus en plus marqués, s’appuyer sur la technologie et le suivi en temps réel n’est plus une option, mais une nécessité. Vintel® permet d’optimiser chaque goutte d’eau, garantissant ainsi la durabilité du vignoble et l’excellence des vins.

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