L’irrigation est un élément crucial de la gestion des vignobles dans les régions viticoles sèches où les viticulteurs dépendent entièrement ou partiellement de l’eau d’irrigation. Grâce à l’irrigation, les viticulteurs peuvent contrôler la croissance des vignes ainsi que la quantité et la qualité des raisins. En effet, la disponibilité de l’eau est un facteur majeur qui influe sur la physiologie des plantes et la qualité des raisins. Dans les zones de production arides telles que la région méditerranéenne, l’utilisation de l’irrigation est donc une pratique qui garantit la durabilité économique de la viticulture.
Irrigation des vignobles et changement climatique
Outre les zones traditionnellement considérées comme arides pendant la saison végétative, de nouvelles régions manifestent de plus en plus le besoin d’être irriguées. Le changement climatique en cours entraîne une augmentation des températures et une réduction des précipitations pendant la période estivale, ce qui accroît le stress hydrique dans les vignobles et peut potentiellement nuire au rendement et à la qualité des grappes. Ces changements rendront nécessaire la mise en œuvre de l’irrigation dans les zones viticoles pour lesquelles la sécheresse est un phénomène nouveau. L’augmentation des températures entraînera également une réduction des ressources en eau disponibles, d’où la nécessité de réduire l’empreinte hydrique en recourant à des stratégies d’irrigation déficitaire qui optimisent l’efficacité de l’utilisation de l’eau.
De telles pratiques sont déjà couramment adoptées dans les zones viticoles où les précipitations sont limitées tout au long de la saison de production. En effet, l’irrigation avec de petites quantités d’eau a pour effet de réduire la croissance et la taille de la canopée, de limiter les pertes par évaporation et donc de maintenir la production et la qualité avec des apports d’eau limités. Toutefois, il convient d’être particulièrement prudent, car la limite entre un stress hydrique modéré et un stress hydrique excessif est très mince et son franchissement peut entraîner une maturation incomplète/déséquilibrée et détériorer le profil polyphénolique et aromatique des vins. C’est pourquoi une stratégie d’irrigation déficitaire doit être soigneusement planifiée et ses effets doivent être surveillés en permanence.
Qu’est-ce que l’irrigation déficitaire en viticulture ?
L’irrigation déficitaire maximise l’efficacité de l’utilisation de l’eau en concentrant l’irrigation sur les stades de croissance sensibles à la sécheresse. En dehors de ces périodes, l’irrigation est limitée, voire inutile, si les précipitations fournissent un minimum d’eau. L’application d’eau est donc inférieure à l’eau réellement nécessaire pour une croissance maximale. Bien que cette méthode entraîne inévitablement un certain stress dû à la sécheresse et une perte de production, elle permet de maximiser la productivité pour une quantité d’eau donnée et de stabiliser les rendements.
Pour la vigne, l’effet du déficit hydrique sur la croissance des fruits varie en fonction de la période pendant laquelle il est appliqué. Les recherches montrent qu’il est plus important lorsqu’il est appliqué pendant la formation des baies (entre la floraison et la véraison), ce qui peut limiter la division et l’expansion cellulaires et diminuer la taille finale des baies et le rendement total. De même, un stress survenant au moment de la différenciation des bourgeons floraux peut avoir un impact négatif sur la fructification et la production l’année suivante.
La qualité des fruits est également sensible au stress hydrique, en fonction de son niveau. Alors qu’un stress modéré peut augmenter la concentration en sucre, en anthocyanes et en composés phénoliques dans les baies (améliorant ainsi la couleur et l’arôme du vin), un stress excessif et des températures élevées peuvent entraîner une limitation de la photosynthèse réduisant l’accumulation de sucre. Enfin, le stress hydrique peut avoir un impact sur la teneur en acide des raisins en lien avec la température. Cet effet est particulièrement présent après la véraison, lorsque la dégradation rapide de l’acide malique due aux températures élevées et au stress hydrique peut donner des vins ternes manquant de fraîcheur et de croquant.
Utilisation de Vintel® pour l’irrigation déficitaire : une étude expérimentale pendant la sécheresse italienne de 2022
Il est désormais établi que, dans le contexte du changement climatique, la clé de la durabilité de la viticulture sera l’adoption de stratégies de gestion de l’eau plus intelligentes et plus précises. Pour cela, il est essentiel d’avoir une vision complète de l’état hydrique des vignobles et de son évolution au cours de la saison de production. Les nouvelles technologies nous fournissent différents outils qui peuvent nous aider à faire des choix éclairés en matière d’irrigation et d’optimisation de l’eau en période de sécheresse. L’un de ces outils est l’Outil d’Aide à la Décision Vintel®, qui utilise des modèles précis pour simuler l’état hydrique des vignobles et donner des recommandations d’irrigation, jour après jour, en fonction des objectifs de production.
Une étude récente de l’université d’Udine, en Italie, a mis en évidence que Vintel® peut effectivement aider à planifier et à optimiser l’irrigation afin de préserver la production et la qualité des raisins dans les zones touchées par la sécheresse estivale. Vintel® a été choisi par l’université d’Udine dans le cadre du projet européen « Aquavitis » comme outil pour mener des essais sur les effets de la disponibilité de l’eau et les impacts du changement climatique sur les vignobles de la région Frioul-Vénétie Julienne, dans le nord-est de l’Italie.
En effet, au printemps-été 2022, l’Italie du Nord a connu l’une des pires sécheresses de ces 70 dernières années, avec des précipitations atteignant un minimum historique et des rivières presque à sec. La sécheresse a entraîné des restrictions d’eau et a durement touché le secteur viticole, car le faible niveau des cours d’eau a rendu l’irrigation difficile.
Paolo Sivilotti, le chercheur qui a supervisé les essais, explique : « L’essai a été réalisé en 2021 et 2022 près d’Udine. Il a permis d’analyser la réponse du Pinot gris, une variété typique de la région, à trois itinéraires hydriques différents : pas de stress, stress modéré, stress sévère pour surveiller et maintenir ces niveaux de stress hydrique au cours de la saison », M. Sivilotti a utilisé Vintel, qui simule le potentiel hydrique foliaire comme indicateur de l’état hydrique de la plante.
A l’aide de Vintel®, le potentiel hydrique a été maintenu à :
- Pas de stress : -0,2 MPa pendant toute la saison
- Stress modéré : -0,35 MPa entre la floraison et la récolte
- Stress sévère : -055 MPa entre la floraison et la récolte
« Ce qui était vraiment intéressant, c’était de voir si une stratégie d’irrigation déficitaire pouvait aider à optimiser l’utilisation de l’eau et quel niveau de stress devait être maintenu après la floraison pour assurer un rendement et une qualité satisfaisants. Vintel® était l’outil idéal pour mener à bien cette étude, car ses modèles ne se contentent pas de simuler l’humidité du sol, mais fournissent une estimation directe de l’effet du manque d’eau du sol sur l’état hydrique de la vigne. Les mesures de chambre de pression effectuées au cours des saisons de culture ont confirmé la précision des simulations, rendant inutile tout ajustement de Vintel® ».
Pas de stress hydrique
Stress hydrique modéré
Stress hydrique sévère
Les résultats montrent que « le régime de stress modéré a permis d’économiser 31 % et 50 % de l’eau d’irrigation en 2021 et 2022 avec des impacts modestes sur le rendement et la physiologie, et sans aucune répercussion sur la qualité ». En effet, un panel de dégustation a goûté les vins produits en 2021, et aucune différence entre les vins stressés et non stressés n’a été remarquée.
« Il est évident que d’autres études sont nécessaires pour évaluer les meilleures stratégies d’irrigation déficitaire dans différents contextes viticoles ».
Toutefois, les résultats confirment que, dans le contexte du changement climatique, l’irrigation déficitaire de précision peut être une stratégie précieuse pour préserver la production et la qualité du vin et réduire l’empreinte hydrique de la viticulture.
« Non seulement, lors d’événements extrêmes comme celui qui a frappé le nord de l’Italie cet été, l’irrigation déficitaire peut être la seule alternative possible, si des restrictions d’eau sont mises en place ou si l’eau devient trop chère. » Dans ce contexte, des outils comme Vintel® sont des alliés précieux pour les viticulteurs dans la création d’une viticulture résiliente au climat et plus durable.
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L’outil d’aide à la décision Vintel est désormais éligible au dispositif des Certificats d’Économie de Produits Phytopharmaceutiques (CEPP), offrant ainsi aux distributeurs une opportunité de valoriser leur engagement dans la réduction de l’usage des pesticides en viticulture.
Contexte et cadre réglementaire des CEPP
Le dispositif des Certificats d’Économie de Produits Phytopharmaceutiques (CEPP), mis en place en 2016, vise à encourager la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires dans l’agriculture. Inspiré des certificats d’économie d’énergie, il impose aux distributeurs de produits phytopharmaceutiques, appelés « obligés », de réaliser des actions permettant de limiter l’usage de ces produits. Ces actions leur permettent d’accumuler des CEPP, servant de preuve de leur contribution à la réduction des intrants chimiques en agriculture.
Les CEPP sont régis par plusieurs lois et décrets, notamment la loi n° 2017-348 et l’ordonnance n° 2019-361, intégrés au code rural et de la pêche maritime. Les obligations de ce dispositif sont définies par le décret n°2017-590, qui précise les conditions de mise en œuvre des actions de réduction des produits phytopharmaceutiques. Ce cadre réglementaire est complété par des arrêtés successifs, qui définissent la liste des actions éligibles et leurs modalités de validation.
Quelles obligations pour les distributeurs ?
Les distributeurs de produits phytopharmaceutiques doivent réaliser un certain volume d’actions, calculé en fonction de leurs ventes annuelles de ces produits. Chaque action standardisée, validée par les autorités compétentes, donne droit à un nombre de CEPP, proportionnel aux économies de produits phytosanitaires réalisées. Ces actions incluent l’accompagnement des agriculteurs dans l’adoption d’outils d’aide à la décision (OAD), comme Vintel, pour optimiser leurs traitements phytosanitaires.
Vintel, l’outil d’aide à la décision pour la viticulture
Vintel est un outil d’aide à la décision (OAD) spécialement conçu pour la gestion intégrée des risques phytosanitaires en viticulture. Il permet de suivre en temps réel les conditions climatiques, d’anticiper les risques de maladies comme le mildiou et l’oïdium, et de positionner de manière optimale les traitements phytosanitaires. Grâce à ses modules spécialisés, Vintel contribue à une gestion plus précise et plus efficace des intrants agricoles.
Module Maladies (Mildiou et Oïdium) :
Vintel évalue les risques à l’échelle de la parcelle, en prenant en compte les données climatiques, permettant ainsi de déclencher les traitements au moment optimal. Cette approche contribue à la réduction des fongicides en ajustant les applications aux conditions réelles.
Suivi hydrique :
Ce module permet de visualiser le stress hydrique de la vigne et de suivre les recommandations d’irrigation personnalisées. Il aide ainsi à apporter la juste quantité d’eau au bon moment, réduisant le gaspillage d’eau et optimisant la croissance de la vigne.
Gestion de l’azote :
Vintel facilite l’ajustement des apports en azote en fonction des besoins réels de la parcelle, limitant les excès et garantissant un équilibre entre les apports et les consommations.
Gestion des aléas climatiques :
L’outil intègre des fonctionnalités de prévision des risques de gel, permettant ainsi aux viticulteurs de mieux se préparer face aux conditions extrêmes et d’estimer les pertes potentielles.
Vintel éligible aux CEPP
Le module Maladie de Vintel est éligible à l’action standardisée 2017-016 du Ministère de l’Agriculture, intitulée « Accompagner l’exploitant agricole pour le déclenchement des traitements de la vigne au moyen d’un OAD de prévision et de conseil tracé à la parcelle ». Cette action permet aux distributeurs et aux conseillers agricoles de cumuler des CEPP en accompagnant les viticulteurs dans l’adoption de solutions de gestion phytosanitaire optimisées, grâce à un suivi des risques épidémiologiques et des données météo.
Une approche bénéfique
L’action standardisée repose sur l’accompagnement personnalisé des viticulteurs, incluant l’abonnement à l’outil Vintel et l’assistance d’un technicien pour le suivi des traitements. Cela permet de déclencher le premier traitement au bon moment et d’adapter le rythme des interventions en fonction de la pression réelle des maladies.
Cette approche présente plusieurs avantages :
- Réduction des intrants : Grâce à l’optimisation des traitements, Vintel réduit l’usage des fongicides, ce qui se traduit par une diminution de l’Indice de Fréquence de Traitement (IFT).
- Valorisation économique et environnementale : Moins de produits appliqués signifie des économies pour l’exploitant, tout en respectant les normes environnementales. En optimisant le positionnement des traitements, les viticulteurs améliorent également la qualité et le rendement de leurs vignes.
Vintel s’impose comme un outil d’aide à la décision incontournable pour les viticulteurs souhaitant réduire leur utilisation de produits phytopharmaceutiques tout en améliorant leur performance économique et environnementale. Grâce à son éligibilité aux CEPP, il constitue une opportunité pour les distributeurs de valoriser leur engagement dans une agriculture durable. Adopter Vintel permet non seulement de mieux répondre aux exigences réglementaires, mais aussi d’optimiser les pratiques viticoles en maximisant l’efficacité des traitements phytosanitaires.
La qualité des vins repose en grande partie sur la gestion efficace de la fermentation alcoolique, un processus clé réalisé par les levures (Saccharomyces cerevisiae) dans les moûts. Parmi les facteurs déterminants pour une fermentation réussie, la disponibilité de l’azote assimilable par les levures, ou azote assimilable (YAN, Yeast Available Nitrogen), joue un rôle crucial. Une carence en YAN peut ralentir, voire interrompre la fermentation, entraînant la formation de composés indésirables qui altèrent le profil aromatique du vin. Pour éviter ces défauts, il est crucial que le moût ne soit pas carencé en YAN.
Le YAN
Pour transformer efficacement les sucres du raisin en alcool, les levures ont besoin de quantités suffisantes d’azote assimilable (YAN), principalement sous forme d’ammonium et d’acides aminés. Parmi les acides aminés, certains, comme la proline, ne sont pas assimilables par les levures. C’est parce que Saccharomyces cerevisiae, contrairement à d’autres levures, ne possède pas de protéases externes (enzymes digestives des protéines), et ne peut donc pas hydrolyser les peptides et protéines pour en extraire les acides aminés. En général, le YAN inclut les ions ammonium (NH4+), les acides aminés libres et certains peptides, ce qui fait que l’azote assimilable peut représenter moins de 50% de l’azote total.
Les besoins en azote des levures pendant la fermentation
Les études scientifiques indiquent qu’un niveau de YAN supérieur à 180-200 mg/L est optimal pour assurer une fermentation régulière et complète. Des niveaux inférieurs peuvent entraîner des fermentations inachevées, laissant des sucres résiduels et produisant des vins de qualité inférieure. Selon l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), le niveau minimal d’azote d’un moût devrait être d’au moins 140 mg/L, dont 50 mg/L sous forme ammoniacale, pour éviter les arrêts de fermentation.
En outre, le YAN influence également le profil aromatique du vin. La production de composés aromatiques, en particulier les esters, dépend largement de la quantité d’azote assimilable disponible pour la levure. De manière générale, la concentration initiale en azote assimilable du moût est directement liée à la quantité de composés aromatiques formés durant la fermentation alcoolique.
La fertilisation azotée pour améliorer la qualité des moûts
La mesure du YAN est donc un indicateur clé pour les viticulteurs cherchant à optimiser la qualité de leurs moûts. Une bonne fertilisation azotée permet d’augmenter la teneur en azote des baies. Par exemple, des essais réalisés par l’IFV entre 2005 et 2009 ont démontré qu’une fertilisation foliaire à base d’urée permet d’augmenter la teneur en azote des baies de 50% à 100%, selon la dose appliquée.
Lorsque les moûts manquent d’azote, il est également possible d’ajouter du YAN sous forme de nutriments pendant la fermentation. Cependant, ces ajouts en cave peuvent conduire à des profils aromatiques différents par rapport aux vins issus de vignobles bénéficiant d’une fertilisation azotée adéquate.
Par exemple, une étude récente sur le Chardonnay a montré que, bien que les ajouts d’azote sous forme de phosphate diammonique ou d’azote organique en cave permettent d’obtenir des cinétiques de fermentation comparables à celles des fertilisations au vignoble, ils produisent des vins aux arômes de fruits tropicaux moins marqués.
Les ajouts d’azote en cave sont efficaces pour mener à terme la fermentation mais une fertilisation optimale en amont, au vignoble, est à préférer contribuant davantage à enrichir les caractéristiques aromatiques du vin.
L’utilisation des outils d’aide à la décision pour maîtriser la nutrition azotée
Pour mieux maîtriser la nutrition azotée des vignes et, par conséquent, le processus de fermentation, les outils d’aide à la décision (OAD) tels que Vintel® sont particulièrement utiles. Ces outils permettent aux viticulteurs de prévoir les besoins en azote des vignes en fonction des conditions environnementales (sol, météo, pratiques d’enherbement) et des caractéristiques spécifiques des plantes (stade phénologique, croissance, rendement cible). Grâce à ces données, les viticulteurs peuvent ajuster précisément leurs pratiques de fertilisation, optimisant l’assimilation d’azote, et in-fine la qualité des moûts, s’assurant ainsi d’une fermentation régulière pour des vins de qualité.
En somme, une fertilisation précise et adaptée au vignoble est essentielle pour garantir des raisins de qualité dont la fermentation sera optimale en cave. La gestion rigoureuse de l’azote assimilable permet de prévenir les fermentations problématiques et d’atteindre l’excellence en œnologie.
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L’été est synonyme de nouveaux défis pour les vignobles avec l’apparition de divers pathogènes. Alors que le mildiou inquiète au printemps en raison des pluies fréquentes, l’été voit la prévalence d’autres maladies nuisibles pouvant impacter la qualité des raisins.
Quelles maladies touchent couramment la vigne en période estivale ?
L‘Oïdium et le Black Rot sont deux pathogènes qui peuvent sérieusement affecter les feuilles et les grappes pendant leur croissance et leur véraison. L’oïdium, en particulier, ne nécessite pas de pluie ou d’humectation foliaire pour se développer, ce qui en fait une menace même en été, période généralement moins pluvieuse. Le black rot attaque la vigne surtout pendant sa phase de sensibilité maximale : depuis la chute des capuchons floraux jusqu’à la véraison des grappes.
Après la véraison c’est La pourriture grise, ou botrytis, qui est particulièrement problématique. Ce champignon se nourrit des sucres contenus dans les baies, endommageant les grappes et favorisant le développement des pourritures acides. Il transmet également des odeurs et des saveurs désagréables aux vins produits.
Des conséquences majeures sur la santé du vignoble et la qualité du vin
Les maladies mentionnées peuvent causer des dégâts significatifs à la santé des vignes. Elles diminuent le rendement et la qualité de la récolte. Les raisins infectés peuvent conduire à des vins présentant des caractéristiques indésirables, tant au niveau de l’arôme que du goût.
La prévention : une stratégie efficace
La lutte proactive et les stratégies de prévention sont essentielles pour protéger les vignobles de ces maladies estivales.
L’entretien du vignoble pour une gestion optimale
Il est important de sélectionner des cépages résistants et de pratiquer une taille adéquate pour améliorer la circulation de l’air et réduire l’humidité, ce qui limite le développement des pathogènes. Inspecter fréquemment les vignes permet de détecter précocement les premiers signes de maladies. Il est crucial d’intervenir immédiatement dès l’apparition des symptômes pour empêcher la propagation des maladies.
L’application de fongicides spécifiques et de produits de biocontrôle, tels que des extraits de plantes ou des microorganismes antagonistes, doit se faire en suivant les calendriers de traitement recommandés ou les prédictions des OAD (Outil d’Aide à la Décision) maladie.
Dans le cas d’une parcelle sensible au black rot il est utile de privilégier des produits anti-mildiou ou anti-oïdium ayant également une action anti-black rot pour une lutte conjointe de ces maladies.
La vigilance pour des vignobles performants
Même en été, saison plus sèche, il ne faut pas baisser la garde contre les maladies ; la vigilance et l’intervention précoce sont cruciales pour maintenir des vignobles en bonne santé et garantir une production de vin de haute qualité. La prévention peut être facilitée par l’adoption d’OAD pour la prédiction de risques de maladies. Les systèmes d’aide à la décision (OAD), comme Vintel®, fournissent des alertes précises sur les pressions des maladies. Cela permet aux viticulteurs d’optimiser les délais des traitements et de prendre des mesures préventives efficaces, renforçant ainsi la protection des vignes et de la future récolte contre les maladies estivales.
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Le mildiou connaît une année exceptionnelle en 2024. La vigne a été frappée par des contaminations précoces dès la fin mars, en raison d’une phénologie précoce et d’un climat doux et humide. Cette précocité d’infestation est un phénomène inédit en France. Les conditions météorologiques des mois d’avril et de mai, marquées par de fortes précipitations, ont exacerbé la situation, rendant la gestion de la maladie particulièrement difficile. Alors que certaines régions commencent à bénéficier d’une météo plus clémente, permettant une meilleure maîtrise de cette maladie, l’importance de la vigilance et de l’application efficace des traitements reste cruciale pour limiter les dégâts.
Le Mildiou, un impact significatif sur la plante et les rendements
Le mildiou, causé par le pathogène Plasmopara viticola, s’attaque à diverses parties de la vigne ; les feuilles, les grappes et les baies. Cette maladie a plusieurs effets négatifs :
Elle réduit la surface foliaire utile à la photosynthèse, les feuilles touchées présentant des tâches jaunes huileuses sur leur face supérieure et des moisissures blanches sur leur face inférieure.Elle détériore les baies, qui deviennent brunes et écrasées, affectant la qualité et le rendement de la récolte.
Elle affaiblit les sarments, entraînant la formation de rameaux de petite taille et un mauvais aoûtement des bois, rendant la taille hivernale plus difficile. Ces effets combinés diminuent les réserves de la vigne, compromettent le remplissage des raisins et rendent les plants plus vulnérables.
Quelles sont les conditions propices aux risques ?
Le développement du mildiou est favorisé par des conditions climatiques spécifiques :
Les températures idéales pour la propagation de la maladie se situent entre 20 et 25°C avec un taux d’humidité de 85 % ou plus.
Les pluies prolongées, les rosées abondantes et les brouillards matinaux exacerbent le risque de contamination.
Les périodes de forte croissance de la vigne, lorsque les nouvelles pousses sont les plus vulnérables, sont particulièrement critiques. De plus, certains cépages, comme le Cabernet Franc, le Cabernet Sauvignon, le Chardonnay et le Merlot, sont particulièrement sensibles au mildiou.
Des méthodes adaptées de traitement et de prévention
L’utilisation de fongicides à base de cuivre et de produits systémiques spécifiques est courante pour combattre le mildiou. Il est essentiel d’alterner les types de fongicides afin de prévenir le développement de résistances chez le pathogène. De plus, combiner des substances ayant des modes d’action différents et créer une hétérogénéité spatiale en appliquant ces différents modes d’action sur diverses parcelles permet de protéger les plantes tout en limitant l’apparition de résistances.
Différentes techniques culturales peuvent prévenir le mildiou, notamment la taille qui améliore la circulation de l’air autour des plants, l’élimination des débris infectés pour réduire les sources de contamination, et un drainage efficace pour éviter la formation de flaques d’eau. La taille en vert permet d’éliminer les pousses inutiles et de favoriser une meilleure ventilation, tandis que le maintien d’un couvert végétal protège le sol et réduit les éclaboussures d’eau ou terre contaminée. Le palissage et l’effeuillage améliorent également l’aération des baies. Enfin, maîtriser la vigueur des plantes en limitant la fertilisation évite une croissance excessive propice au mildiou.
Protéger efficacement les vignes
Pour améliorer l’efficacité de la protection contre le mildiou, il est essentiel de suivre des prévisions météorologiques fiables pour planifier les traitements, d’assurer un bon drainage pour éviter la stagnation d’eau autour des plantes, et de maintenir une couverture phytosanitaire sans intervalles trop longs entre les traitements, particulièrement lors des années de forte pression. Il est également important de vérifier régulièrement la fonctionnalité et l’efficacité des pulvérisateurs, et d’utiliser des systèmes d’aide aux décisions comme Vintel pour recevoir des alertes sur les pressions du mildiou et d’autres maladies.
Une gestion proactive et bien informée est essentielle pour lutter efficacement contre le mildiou. En combinant différentes stratégies, les viticulteurs peuvent protéger leurs vignes et assurer la qualité de leur récolte malgré les défis posés par les conditions climatiques de 2024.