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L’importance d’une fertilisation précise pour la qualité des vins

La qualité des vins repose en grande partie sur la gestion efficace de la fermentation alcoolique, un processus clé réalisé par les levures (Saccharomyces cerevisiae) dans les moûts. Parmi les facteurs déterminants pour une fermentation réussie, la disponibilité de l’azote assimilable par les levures, ou azote assimilable (YAN, Yeast Available Nitrogen), joue un rôle crucial. Une carence en YAN peut ralentir, voire interrompre la fermentation, entraînant la formation de composés indésirables qui altèrent le profil aromatique du vin. Pour éviter ces défauts, il est crucial que le moût ne soit pas carencé en YAN.

Le YAN

Pour transformer efficacement les sucres du raisin en alcool, les levures ont besoin de quantités suffisantes d’azote assimilable (YAN), principalement sous forme d’ammonium et d’acides aminés. Parmi les acides aminés, certains, comme la proline, ne sont pas assimilables par les levures. C’est parce que Saccharomyces cerevisiae, contrairement à d’autres levures, ne possède pas de protéases externes (enzymes digestives des protéines), et ne peut donc pas hydrolyser les peptides et protéines pour en extraire les acides aminés. En général, le YAN inclut les ions ammonium (NH4+), les acides aminés libres et certains peptides, ce qui fait que l’azote assimilable peut représenter moins de 50% de l’azote total.

Les besoins en azote des levures pendant la fermentation

Les études scientifiques indiquent qu’un niveau de YAN supérieur à 180-200 mg/L est optimal pour assurer une fermentation régulière et complète. Des niveaux inférieurs peuvent entraîner des fermentations inachevées, laissant des sucres résiduels et produisant des vins de qualité inférieure. Selon l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), le niveau minimal d’azote d’un moût devrait être d’au moins 140 mg/L, dont 50 mg/L sous forme ammoniacale, pour éviter les arrêts de fermentation.

En outre, le YAN influence également le profil aromatique du vin. La production de composés aromatiques, en particulier les esters, dépend largement de la quantité d’azote assimilable disponible pour la levure. De manière générale, la concentration initiale en azote assimilable du moût est directement liée à la quantité de composés aromatiques formés durant la fermentation alcoolique.

La fertilisation azotée pour améliorer la qualité des moûts

La mesure du YAN est donc un indicateur clé pour les viticulteurs cherchant à optimiser la qualité de leurs moûts. Une bonne fertilisation azotée permet d’augmenter la teneur en azote des baies. Par exemple, des essais réalisés par l’IFV entre 2005 et 2009 ont démontré qu’une fertilisation foliaire à base d’urée permet d’augmenter la teneur en azote des baies de 50% à 100%, selon la dose appliquée.

Lorsque les moûts manquent d’azote, il est également possible d’ajouter du YAN sous forme de nutriments pendant la fermentation. Cependant, ces ajouts en cave peuvent conduire à des profils aromatiques différents par rapport aux vins issus de vignobles bénéficiant d’une fertilisation azotée adéquate.

Par exemple, une étude récente sur le Chardonnay a montré que, bien que les ajouts d’azote sous forme de phosphate diammonique ou d’azote organique en cave permettent d’obtenir des cinétiques de fermentation comparables à celles des fertilisations au vignoble, ils produisent des vins aux arômes de fruits tropicaux moins marqués.

Les ajouts d’azote en cave sont efficaces pour mener à terme la fermentation mais une fertilisation optimale en amont, au vignoble, est à préférer contribuant davantage à enrichir les caractéristiques aromatiques du vin.

L’utilisation des outils d’aide à la décision pour maîtriser la nutrition azotée

Pour mieux maîtriser la nutrition azotée des vignes et, par conséquent, le processus de fermentation, les outils d’aide à la décision (OAD) tels que Vintel® sont particulièrement utiles. Ces outils permettent aux viticulteurs de prévoir les besoins en azote des vignes en fonction des conditions environnementales (sol, météo, pratiques d’enherbement) et des caractéristiques spécifiques des plantes (stade phénologique, croissance, rendement cible). Grâce à ces données, les viticulteurs peuvent ajuster précisément leurs pratiques de fertilisation, optimisant l’assimilation d’azote, et in-fine la qualité des moûts, s’assurant ainsi d’une fermentation régulière pour des vins de qualité.

En somme, une fertilisation précise et adaptée au vignoble est essentielle pour garantir des raisins de qualité dont la fermentation sera optimale en cave. La gestion rigoureuse de l’azote assimilable permet de prévenir les fermentations problématiques et d’atteindre l’excellence en œnologie.

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